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Ce qu’il faut retenir : Philadelphia International Records a totalement réinventé la soul des années 70 sous la houlette de Gamble & Huff. Ce « Philly Sound », mariant orchestrations luxueuses et rythmes funk, a véritablement ouvert la voie au disco. Une usine à tubes avec 170 disques d’or au compteur ! Retrouvez les Artistes du label.
Est-ce que ça ne vous rend pas dingue de passer à côté des véritables origines du disco et de la soul la plus soyeuse jamais pressée sur vinyle ?
Je suis surexcité de vous raconter l’épopée de Philadelphia International Records, car ce label légendaire a tout simplement bouleversé l’histoire de la musique noire avec une élégance folle et un groove imparable.
Attendez-vous à être bluffé par les anecdotes croustillantes sur Gamble et Huff et à redécouvrir ces hymnes intemporels qui vont, c’est promis, faire exploser votre playlist de pépites funk incontournables.
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ToggleEn 1964, Kenneth Gamble et Leon Huff se croisent pour la première fois.
L’alchimie entre ces deux paroliers et producteurs est immédiate.
Ils comprennent vite qu’ils tiennent quelque chose d’unique.
Avant de toucher le sommet, ils ont dû batailler.
Ils lancent successivement Excel, Gamble et Neptune Records, essuyant les plâtres de l’industrie.
Le succès planétaire n’a pas été instantané, loin de là, mais leur persévérance acharnée a fini par payer.
Un troisième homme entre alors en scène : Thom Bell.
Cet arrangeur de génie rejoint le duo dès les premières heures, complétant parfaitement l’équation musicale.
En 1971, la machine est lancée : Philadelphia International Records voit officiellement le jour.
Le coup de maître réside dans leur partenariat stratégique avec CBS Records.
Ce deal en or leur offre une distribution mondiale et une puissance de frappe financière colossale.
L’ambition de Gamble et Huff est démesurée mais précise.
Ils veulent bâtir un concurrent sérieux à la Motown de Berry Gordy, tout en imposant une identité sonore radicalement différente.
Tout cela s’ancre à Philadelphie.
Cette ville n’est pas un décor, c’est le cœur battant géographique et culturel de leur révolution.
Oubliez la simple pop commerciale.
La philosophie du label est de célébrer haut et fort la fierté et la culture afro-américaine.
Chaque note produite doit transpirer la classe et l’excellence.
Contrairement à l’usine à tubes adolescente de Détroit, PIR vise un public résolument plus adulte.
Ils signent des artistes déjà expérimentés, des vétérans de la scène.
Cette stratégie audacieuse confère immédiatement une profondeur et une maturité unique à leur son.
Au cœur du projet, on trouve des messages puissants.
L’amour, la paix et l’autonomisation des communautés ne sont pas des options, mais la base.
Voici le trio légendaire qui a tout piloté. Kenny Gamble, Leon Huff et Thom Bell s’imposent comme les cerveaux créatifs derrière la quasi-totalité des productions du label.
Sans leur vision commune, cette magie musicale n’aurait jamais existé.
Leur méthode de travail reposait sur une complémentarité totale.
Tandis que Gamble et Huff écrivaient, Bell arrangeait avec une sophistication rare, forgeant ainsi l’identité sonore luxuriante et reconnaissable du label.
Ce ne sont pas juste des producteurs, ce sont des faiseurs de rois.
Ils ont transformé des artistes talentueux en véritables légendes immortelles.
Vous avez sûrement déjà entendu parler du Philadelphia Sound, souvent surnommé Philly Soul ou simplement TSOP (The Sound of Philadelphia).
C’est une signature auditive immédiate qui ne trompe jamais l’oreille avertie.
C’est un mélange audacieux et réussi.
Prenez une base solide de soul de Memphis, ajoutez-y l’émotion brute du gospel et du doo-wop, puis enrobez le tout d’une sophistication pop éclatante.
Le Philadelphia Sound repose sur une chimie précise composée d’éléments distincts :
Tout se passait aux Sigma Sound Studios, le véritable quartier général de PIR à Philadelphie.
C’est là que la magie opérait, le lieu de naissance indiscutable de tous les grands tubes.
Mais un studio n’est rien sans un pilote.
L’ingénieur du son Joe Tarsia était ce sorcier technique qui a su capturer et polir le son si particulier du label avec brio.
La qualité acoustique exceptionnelle et l’équipement de pointe du studio étaient des atouts majeurs pour ce rendu.
Laissez-moi vous présenter MFSB (Mother Father Sister Brother), l’incroyable orchestre maison du label.
Ils étaient les musiciens de session présents sur la quasi-totalité des enregistrements historiques de PIR, travaillant sans relâche.
Leur importance était capitale pour le résultat final.
Ce sont eux qui ont créé le rythme, la texture et le groove caractéristiques du Philly Sound que nous aimons tant aujourd’hui.
On doit mentionner des membres clés comme le batteur Earl Young.
Son jeu spécifique est souvent crédité par les experts comme l’un des fondements absolus du rythme disco moderne.
Le Philly Sound agit comme un pont sonore nécessaire dans l’histoire musicale.
Il se situe exactement entre la soul plus brute de Stax à Memphis et la pop léchée de Motown à Detroit.
Ce son a littéralement préparé le terrain pour l’explosion mondiale du disco.
Les rythmes dansants et les arrangements orchestraux de PIR étaient une transition parfaite vers le disco des années 70.
Un son, c’est bien.
Mais sans les voix pour le porter, ça ne reste qu’une belle coquille vide.
Et des voix, Philadelphia International Records en avait à ne plus savoir qu’en faire.
Si on parle de succès commercial chez PIR, impossible de passer à côté des The O’Jays.
C’est le groupe poids lourd, la preuve sociale ultime du label, validée par des millions de ventes et une longévité incroyable.
Leurs tubes ont littéralement défini l’époque.
Écoutez « Back Stabbers », l’unificateur « Love Train » ou « Family Reunion ».
Tout repose sur cette alchimie, et surtout sur la puissance vocale brute d’Eddie Levert qui vous prend aux tripes.
Ce qui est génial, c’est comment ils glissaient des messages sociaux durs dans des mélodies hyper accrocheuses.
On danse, mais on réfléchit.
Harold Melvin & The Blue Notes, c’est l’essence même de la soul profonde de Philly.
Ils nous ont offert des monuments comme « If You Don’t Know Me By Now » et l’engagé « Wake Up Everybody ».
Mais soyons honnêtes, le vrai moteur, c’était le batteur devenu chanteur. sa voix rauque et puissante est devenue la signature sonore du label.
Une force de la nature qui transformait chaque note en or.
Il a fini par partir pour une carrière solo explosive, restant fidèle à l’écurie PIR.
Une légende était née.
Côté solo, Billy Paul a frappé fort avec « Me and Mrs. Jones« .
Un tube planétaire, un peu scandaleux, porté par son style vocal unique qui flirtait constamment entre le jazz sophistiqué et la soul brute.
Ensuite, vous avez la classe incarnée avec Lou Rawls.
Sa voix de baryton suave a fait des merveilles, notamment sur l’incontournable « You’ll Never Find Another Love Like Mine ».
Plus tard, dans les années 80, la diva Patti LaBelle a rejoint l’aventure.
Elle a apporté sa puissance de feu sur des succès comme « If Only You Knew ».
N’oublions pas The Three Degrees.
Elles ont marqué les esprits avec « When Will I See You Again », mais surtout avec « T.S.O.P. (The Sound of Philadelphia) », l’hymne instrumental mythique de l’émission Soul Train.
Le label regorgeait de talents féminins incroyables.
Je pense à Jean Carn, aux harmonies des Jones Girls, ou encore à Dee Dee Sharp et la regrettée Phyllis Hyman.
Que du bon.
Enfin, le duo McFadden & Whitehead.
Longtemps auteurs de l’ombre, ils ont fini par exploser au grand jour avec l’hymne de résilience ultime : « Ain’t No Stoppin’ Us Now ».
On pense souvent aux singles, mais PIR, c’était du lourd sur la longueur.
Gamble et Huff ne cherchaient pas juste le tube radio éphémère.
Ils construisaient des œuvres complètes, cohérentes, avec une âme qui traverse chaque piste du vinyle.
Prenez « Back Stabbers » des O’Jays ou « Wake Up Everybody » d’Harold Melvin & The Blue Notes.
Ces disques racontent des histoires sociales puissantes.
Et que dire de la richesse musicale de « 360 Degrees of Billy Paul » ?
Un chef-d’œuvre.
L’orchestre maison, MFSB, n’était pas en reste.
Leur album « Love Is the Message » a littéralement posé les bases du disco.
C’est une référence absolue pour quiconque prétend comprendre l’évolution de la dance music.
Ce tableau n’est pas juste une liste, c’est la preuve par l’exemple d’une productivité folle.
Bien que non exhaustif, il capture l’essence d’une décennie où Philadelphie dominait le monde.
Vous allez voir défiler des légendes et des titres qui ont façonné la soul moderne.
Malgré la diversité des noms, une ligne directrice saute aux yeux : cette qualité orchestrale unique, signature indélébile du label.
| Album | Artist | Year |
|---|---|---|
| Could It Be Magic | Anthony White | 1976 |
| Where Will You Go When The Party’s Over | Archie Bell & the Drells | 1976 |
| Hard Not To Like It | Archie Bell & the Drells | 1977 |
| Strategy | Archie Bell & the Drells | 1979 |
| Going East | Billy Paul | 1971 |
| 360 Degrees of Billy Paul | Billy Paul | 1972 |
| Ebony Woman | Billy Paul | 1973 |
| Feelin’ Good At The Cadillac Club | Billy Paul | 1973 |
| War Of The Gods | Billy Paul | 1973 |
| Live In Europe | Billy Paul | 1974 |
| Got My Head On Straight | Billy Paul | 1975 |
| When Love Is New | Billy Paul | 1975 |
| Let ‘Em In | Billy Paul | 1976 |
| Only The Strong Survive | Billy Paul | 1977 |
| First Class | Billy Paul | 1979 |
| Best Of Billy Paul | Billy Paul | 1980 |
| Rush Hour | Bobby Rush | 1978 |
| That’s How I’ll Be Loving You | Bunny Sigler | 1974 |
| Keep Smilin’ | Bunny Sigler | 1975 |
| My Music | Bunny Sigler | 1976 |
| From North Philly (Live) | Dap Sugar Willie | 1976 |
| Happy ‘Bout The Whole Thing | Dee Dee Sharp | 1976 |
| What Color Is Love | Dee Dee Sharp | 1977 |
| Dee Dee | Dee Dee Sharp | 1980 |
| Life On Mars | Dexter Wansel | 1976 |
| What the World Is Coming To | Dexter Wansel | 1977 |
| Voyager | Dexter Wansel | 1978 |
| Time Is Slipping Away | Dexter Wansel | 1979 |
| Dick Jensen | Dick Jensen | 1973 |
| Travelin’ In Heavy Traffic | Don Covay | 1976 |
| The Ebonys | Ebonys | 1973 |
| Edwin Birdsong | Edwin Birdsong | 1979 |
| The Force | Force | 1979 |
| Unemployment Blues | Force Of Nature | 1976 |
| Frantique | Frantique | 1979 |
| Past, Present And The Futures | Futures | 1978 |
| Greetings Of Peace | Futures | 1981 |
| I Miss You | Harold Melvin & Blue Notes | 1972 |
| Black And Blue | Harold Melvin & Blue Notes | 1973 |
| To Be True | Harold Melvin & Blue Notes | 1975 |
| Wake Up Everybody | Harold Melvin & Blue Notes | 1975 |
| Collectors’ Item: All Their Greatest Hits! | Harold Melvin & Blue Notes | 1976 |
| Get Down With The Philly Jump | Instant Funk | 1976 |
| Save The Children | Intruders | 1973 |
| Super Hits | Intruders | 1973 |
| The Jacksons | Jacksons | 1976 |
| Goin’ Places | Jacksons | 1977 |
| Jean Carn | Jean Carn | 1977 |
| Happy To Be With You | Jean Carn | 1978 |
| When I Find You Love | Jean Carn | 1979 |
| Bicentennial Poet | Jean-Claude T. | 1976 |
| Nothing Says I Love You Like I Love You | Jerry Butler | 1978 |
| The Best Love | Jerry Butler | 1980 |
| The Jones Girls | Jones Girls | 1979 |
| At Peace with Woman | Jones Girls | 1980 |
| Get as Much Love as You Can | Jones Girls | 1981 |
| Keep It Comin’ | Jones Girls | 1984 |
| The Whitehead Brothers | Kenny & Johnny | 1986 |
| Here to Create Music | Leon Huff | 1980 |
| All Things in Time | Lou Rawls | 1976 |
| Unmistakably Lou | Lou Rawls | 1977 |
| When You Hear Lou, You’ve Heard It All | Lou Rawls | 1977 |
| Live | Lou Rawls | 1978 |
| Let Me Be Good to You | Lou Rawls | 1979 |
| Sit Down and Talk to Me | Lou Rawls | 1979 |
| Shades of Blue | Lou Rawls | 1980 |
| Classics | Lou Rawls | 1984 |
| McFadden & Whitehead | McFadden & Whitehead | 1979 |
| Love is the Message | MFSB | 1973 |
| MFSB | MFSB | 1973 |
| Philadelphia Freedom | MFSB | 1975 |
| Universal Love | MFSB | 1975 |
| Summertime | MFSB | 1976 |
| End Of Phase I | MFSB | 1977 |
| MFSB: The Gamble & Huff Orchestra | MFSB | 1978 |
| Michael Pedicin Jr. | Michael Pedicin Jr. | 1979 |
| Reality | Monk Montgomery | 1974 |
| The Harris Machine | Norman Harris | 1980 |
| Back Stabbers | O’Jays | 1972 |
| Ship Ahoy | O’Jays | 1973 |
| The O’Jays In Philadelphia | O’Jays | 1973 |
| The O’Jays Live In London | O’Jays | 1974 |
| Family Reunion | O’Jays | 1975 |
| Survival | O’Jays | 1975 |
| Message in the Music | O’Jays | 1976 |
| The O’Jays: Collectors’ Items | O’Jays | 1977 |
| Travelin’ at the Speed of Thought | O’Jays | 1977 |
| So Full of Love | O’Jays | 1978 |
| Identify Yourself | O’Jays | 1979 |
| My Favorite Person | O’Jays | 1982 |
| When Will I See You Again | O’Jays | 1983 |
| Greatest Hits | O’Jays | 1984 |
| Love And More | O’Jays | 1984 |
| Let Me Touch You | O’Jays | 1987 |
| The Spirit’s in It | Patti Labelle | 1981 |
| I’m in Love Again | Patti Labelle | 1983 |
| Patti | Patti Labelle | 1985 |
| Boogie Down U.S.A. | People’s Choice | 1975 |
| Turn Me Loose | People’s Choice | 1978 |
| Living All Alone | Phyllis Hyman | 1986 |
| Prime of My Life | Phyllis Hyman | 1991 |
| I Refuse to Be Lonely | Phyllis Hyman | 1995 |
| Forever with You | Phyllis Hyman | 1998 |
| Always In The Mood | Shirley Jones | 1986 |
| Spiritual Concept | Spiritual Concept | 1973 |
| Teddy Pendergrass | Teddy Pendergrass | 1977 |
| Life Is a Song Worth Singing | Teddy Pendergrass | 1978 |
| Live! Coast to Coast | Teddy Pendergrass | 1979 |
| Teddy | Teddy Pendergrass | 1979 |
| TP | Teddy Pendergrass | 1980 |
| It’s Time for Love | Teddy Pendergrass | 1981 |
| This One’s For You | Teddy Pendergrass | 1982 |
| Heaven Only Knows | Teddy Pendergrass | 1983 |
| Greatest Hits | Teddy Pendergrass | 1984 |
| Potpourri | Thad Jones & Mel Lewis | 1975 |
| I Salute You | The Dells | 1992 |
| Love Fever | The O’Jays | 1985 |
| 1982 | The Stylistics | 1982 |
| The Three Degrees | Three Degrees | 1973 |
| International | Three Degrees | 1975 |
| The Three Degrees Live | Three Degrees | 1975 |
| Disco Champs | Trammps | 1977 |
| Universe | Universe | 1991 |
Ne vous arrêtez pas aux têtes d’affiche, ce serait une erreur de débutant.
Le vrai son PIR se cache aussi chez des génies comme Dexter Wansel, The Futures ou l’incroyable Bunny Sigler.
Ces noms moins cités cachent des pépites absolues qui méritent votre attention immédiate.
Ces artistes ont poussé les murs du studio Sigma, explorant des textures jazz-funk et des délires cosmiques audacieux.
C’est là que le funk devient cérébral et viscéral.
Pour entendre cette magie en action, une seule adresse : 🎧 https://radiofunk.radio.
Mais PIR, ce n’était pas que du groove et des violons.
Derrière les mélodies se cachaient des messages puissants, une conscience sociale qui a marqué son époque.
Kenny Gamble utilisait la musique comme un véritable véhicule pour diffuser des messages sociaux urgents.
Des titres comme « Love Train » prônaient l’unité et la paix, tandis que « Wake Up Everybody » appelait à une prise de conscience sociale nécessaire.
C’était bien plus que du divertissement.
Il suffit de regarder l’album « Ship Ahoy » des O’Jays pour comprendre la gravité du propos.
La pochette et la chanson titre évoquent explicitement le Passage du Milieu et l’horreur de l’esclavage.
Le contraste est saisissant.
Cette dimension politique et sociale marquait une différence majeure avec la production pop standard.
Là où d’autres cherchaient la légèreté, le son de Philadelphie imposait du sens.
Le message central du label restait l’amour sous toutes ses formes : romantique, fraternel ou universel.
Le titre emblématique « Love Is the Message » de MFSB résume parfaitement cette ambition. C’était le fil conducteur de leur œuvre.
« La musique est un messager. Elle peut guérir, elle peut rassembler les gens. C’est ce que nous avons toujours essayé de faire, diffuser un message positif. »
Gamble allait jusqu’à écrire des textes spirituels ou philosophiques directement sur les pochettes des albums pour renforcer ce message.
Il voulait que l’auditeur réfléchisse autant qu’il danse.
Le rôle du directeur artistique Ed Lee a été déterminant dans cette stratégie visuelle.
Les pochettes d’albums de PIR n’étaient pas de simples emballages commerciaux, elles s’imposaient comme de véritables déclarations artistiques.
Chaque visuel racontait une histoire.
Prenez la pochette de « Ship Ahoy » ou celle de « Wake Up Everybody », qui montre le groupe au milieu de gens de toutes origines.
L’image renforçait toujours le message véhiculé par la musique. Vous ne pouviez pas ignorer le propos, même avant d’écouter le disque.
La musique de PIR s’est connectée viscéralement au contexte de l’après-mouvement des droits civiques.
Le label a fourni une bande-son essentielle à une génération entière en quête d’identité et de fierté retrouvée.
C’était un repère culturel majeur.
Le succès commercial massif du label, détenu par des Afro-Américains, constituait en soi un message politique fort d’autonomisation économique et de réussite.
Ils ont prouvé qu’on pouvait dominer les charts sans compromettre ses valeurs.
Un label aussi puissant ne pouvait pas rester dans sa bulle.
Le son de Philadelphie a rapidement débordé de ses frontières pour infuser toute la musique populaire.
On oublie souvent que PIR a posé les bases techniques du disco.
Ce rythme 4/4 entêtant, les charlestons ouverts et ces basses syncopées… tout était déjà là avant l’explosion du genre.
Prenez The Love I Lost d’Harold Melvin & The Blue Notes en 1973.
C’est techniquement l’un des tout premiers disques disco, propulsé par le batteur Earl Young qui impose une cadence décisive.
Résultat ?
Une foule d’artistes disco a copié ces arrangements orchestraux somptueux pour fabriquer leurs propres tubes planétaires.
Vous saviez que les Jacksons ont atterri ici juste après avoir quitté Motown ?
Ayant perdu le droit d’utiliser le chiffre « 5 », ils signent chez PIR pour deux disques charnières.
Gamble & Huff prennent les manettes pour « The Jacksons » (1976) et « Goin’ Places » (1977). Sous leur direction experte, le son du groupe gagne en maturité, délaissant la pop bonbon pour une soul sophistiquée.
Même si ce ne sont pas leurs plus gros cartons commerciaux, cette collaboration prouve l’immense prestige du label à l’époque.

Le catalogue PIR est sans doute l’un des plus pillés de l’histoire musicale.
Pour un producteur, ces boucles orchestrales, ces lignes de basse grasses et ces breaks de batterie sont une véritable mine d’or.
Regardez juste qui se sert dans le frigo :
Cette seconde vie via le sampling a permis à toute une génération biberonnée au hip-hop et le new jack de découvrir la richesse incroyable du Philly Sound.

L’impact dépasse largement la musique noire américaine, touchant des icônes mondiales.
Des artistes pop comme David Bowie (« Young Americans ») se sont ouvertement inspirés du Philly Sound pour créer leur « plastic soul ».
Ce son sophistiqué, à la fois classe et dansant, a aussi frappé fort en Europe, influençant massivement la scène britannique.
Et surtout, l’ADN de PIR survit aujourd’hui.
On le retrouve dès qu’une production pop moderne ose marier des cordes luxuriantes à un groove funk.
Toutes les bonnes choses ont une fin.
L’âge d’or de Philadelphia International Records n’a pas duré éternellement, mais son histoire ne s’est pas arrêtée là.
Le milieu des années 80 marque un tournant brutal pour l’industrie musicale.
Le disco s’essouffle progressivement, laissant place à de nouveaux courants musicaux plus agressifs qui bousculent les habitudes des auditeurs fidèles au Philly Sound.
Le label, profondément ancré dans ses arrangements orchestraux luxuriants, a eu du mal à s’adapter aux nouvelles sonorités synthétiques et aux boîtes à rythmes.
Cette rigidité artistique a malheureusement fait perdre à PIR sa pertinence commerciale face à une concurrence modernisée.
Pour ne rien arranger, l’accident tragique de Teddy Pendergrass en 1982 a porté un coup dur et émotionnel au label.
La production de nouvelle musique s’arrête net au début des années 90.
C’est la fin d’un cycle créatif intense, et le label est officiellement dissous en 2001, marquant la fermeture définitive des bureaux historiques.
L’histoire de la propriété du catalogue devient alors complexe et morcelée.
D’abord distribué par CBS, le trésor musical de Philadelphie a changé de mains plusieurs fois, fragmentant l’œuvre de Gamble et Huff au gré des contrats et des rachats successifs.
Le catalogue restait scindé, une situation frustrante jusqu’à ce que Sony Music Entertainment acquière les droits mondiaux en 2014, réunifiant enfin cet héritage.
Ce rachat stratégique par Sony a tout changé pour la postérité du son de Philadelphie.
Il a permis la réunion de tout le catalogue sous une seule entité puissante, facilitant grandement sa préservation historique et garantissant des campagnes de réédition cohérentes.
C’est ici que Legacy Recordings, la division catalogue de Sony, entre en jeu pour les fans.
Ils ont pris en charge la mise en valeur de cet héritage inestimable avec un respect immense.
« Réunir enfin tout le catalogue de PIR sous un même toit est un moment historique. C’est la reconnaissance ultime de notre travail. »
L’année 2021 a marqué le 50ème anniversaire du label, un événement incontournable pour les amateurs de soul.
Une campagne mondiale massive a été lancée pour l’occasion, rappelant à quel point ce son a façonné la musique moderne et influencé des générations entières.
Les initiatives ont plu aux puristes comme aux néophytes : sortie de coffrets collectors vinyles, nouveaux remixes par des DJ stars et documentaires poignants.
Tout a été fait lors de cette célébration du 50ème anniversaire pour remettre le légendaire Philly Sound sur le devant de la scène internationale.
Le label n’existe plus en tant que tel, mais ne t’y trompe pas : l’esprit de Philadelphia International Records est plus vivant que jamais.
Il faut se rendre à l’évidence : toute l’industrie musicale s’incline aujourd’hui devant le génie créatif de Gamble and Huff.
Avec plus de 175 disques d’or et de platine au compteur, ce duo a littéralement redéfini les standards de la production mondiale.
Tu imagines un peu la consécration ?
En 2008, ils entrent enfin par la grande porte au prestigieux Rock and Roll Hall of Fame.
C’est la preuve ultime que leur « Philly Sound » a marqué l’histoire de la musique au fer rouge.
Et ça ne s’arrête pas là.
Entre les doctorats honorifiques de Berklee ou de l’Université de Pennsylvanie, ces légendes vivantes cumulent les titres de noblesse pour leur apport culturel immense.
Le son de PIR ne prend pas la poussière, il se transforme.
On retrouve cette sophistication orchestrale et ce groove brut chez une pléiade d’artistes actuels qui puisent sans vergogne dans cette mine d’or rythmique pour leurs propres tubes.
Des groupes comme Simply Red ont d’ailleurs raflé des Grammys en reprenant ces classiques intemporels.
L’ADN du label irrigue toujours le R&B moderne, prouvant que cette qualité musicale traverse les décennies sans jamais faiblir ni perdre de sa superbe.
C’est cet équilibre magique, entre des arrangements de cordes somptueux et une rythmique implacable, qui reste encore aujourd’hui une formule absolument gagnante pour faire bouger les foules.
En résumé, PIR est bien plus qu’un simple label discographique.
C’est une identité sonore unique, des monstres sacrés comme les O’Jays, et surtout des messages sociaux puissants prônant l’amour, la paix et la fierté d’une communauté entière.
Ce mouvement a non seulement défini la soul, mais a aussi jeté les bases du disco.
Pour comprendre l’ampleur du phénomène, découvre tous les Artistes du label qui ont bâti cette légende.
Au final, Philadelphia International Records, c’est bien plus qu’un label, c’est une vibe éternelle !
Gamble et Huff ont réussi un tour de force incroyable en mariant soul sophistiquée et messages forts.
Perso, je ne me lasse pas de ce groove légendaire.
Un héritage en or massif qui continue de faire danser le monde entier
Alors, pour être tout à fait franc, le label en tant que machine à produire des nouveaux tubes n’est plus en activité.
L’aventure s’est officiellement terminée en 2001 avec la dissolution de la société.
C’est la fin d’une époque, c’est sûr !
Mais ne sors pas les mouchoirs tout de suite !
Si l’entreprise a fermé ses portes, l’héritage est loin d’être mort.
Depuis 2014, c’est le géant Sony Music Entertainment qui a récupéré les clés de la maison et gère l’intégralité du catalogue via sa division Legacy Recordings.
Donc, techniquement, le business est fermé, mais la musique, elle, continue de tourner sur nos platines.
Tout est dans le nom, mon ami : c’était à Philadelphie, en Pennsylvanie !
C’est là, sur la côte Est, que Kenny Gamble et Leon Huff ont bâti leur empire.
Cette ville n’était pas juste une adresse postale, c’était l’âme même de leur son.
Mais si on veut être précis sur l’endroit où la magie opérait vraiment, il faut parler des Sigma Sound Studios.
C’est dans ce temple sacré, dirigé par l’ingénieur Joe Tarsia, que la quasi-totalité des hits a été enregistrée.
C’était le quartier général, le laboratoire où le « Philly Sound » a été concocté.
C’est là que Gamble et Huff ont prouvé qu’ils étaient des génies du business, pas seulement des artistes.
Dès 1971, ils ont signé un accord de distribution en béton armé avec CBS Records.
En gros, PIR gérait la création artistique, et CBS mettait sa puissance financière et logistique pour inonder le marché.
Ce partenariat a tout changé.
Il a donné à une maison de disques détenue par des Afro-Américains la puissance de frappe nécessaire pour rivaliser avec la Motown.
C’est grâce à ce soutien de CBS que le son de Philadelphie a pu traverser les frontières et devenir un phénomène mondial.
Philadelphie est un monument sacré de la musique, et je pèse mes mots !
Grâce à Philadelphia International Records, la ville a donné naissance au Philly Soul, un genre qui a fait le pont entre la soul brute des années 60 et la pop moderne.
C’est ici qu’on a inventé cette soul « en smoking », riche en arrangements orchestraux et en grooves funky.
Sans Philadelphie, on n’aurait probablement jamais eu le disco tel qu’on le connaît, ni même la House music qui s’en inspire.
C’est un pilier culturel absolu qui a redéfini la classe et la fierté dans la musique noire américaine.
| Album | Artist | Year |
| Could It Be Magic | Anthony White | 1976 |
| Where Will You Go When The Party’s Over | Archie Bell & the Drells | 1976 |
| Hard Not To Like It | Archie Bell & the Drells | 1977 |
| Strategy | Archie Bell & the Drells | 1979 |
| Best Of Billy Paul | Billy Paul | 1980 |
| Ebony Woman | Billy Paul | 1973 |
| Feelin’ Good At The Cadillac Club | Billy Paul | 1973 |
| First Class | Billy Paul | 1979 |
| Going East | Billy Paul | 1971 |
| Got My Head On Straight | Billy Paul | 1975 |
| Let ‘Em In | Billy Paul | 1976 |
| Live In Europe | Billy Paul | 1974 |
| Only The Strong Survive | Billy Paul | 1977 |
| War Of The Gods | Billy Paul | 1973 |
| When Love Is New | Billy Paul | 1975 |
| 360 Degrees of Billy Paul | Billy Paul | 1972 |
| Happy ‘Bout The Whole Thing | Dee Dee Sharp | 1976 |
| What Color Is Love | Dee Dee Sharp | 1977 |
| Dee Dee | Dee Dee Sharp | 1980 |
| Life On Mars | Dexter Wansel | 1976 |
| Time Is Slipping Away | Dexter Wansel | 1979 |
| Voyager | Dexter Wansel | 1978 |
| What the World Is Coming To | Dexter Wansel | 1977 |
| Dick Jensen | Dick Jensen | 1973 |
| Travelin’ In Heavy Traffic | Don Covay | 1976 |
| The Ebonys | Ebonys | 1973 |
| Edwin Birdsong | Edwin Birdsong | 1979 |
| Unemployment Blues | Force Of Nature | 1976 |
| The Force | Force | 1979 |
| Frantique | Frantique | 1979 |
| Past, Present And The Futures | Futures | 1978 |
| Greetings Of Peace | Futures | 1981 |
| From North Philly (Live) | Dap Sugar Willie | 1976 |
| Black And Blue | Harold Melvin & Blue Notes | 1973 |
| Collectors’ Item: All Their Greatest Hits! | Harold Melvin & Blue Notes | 1976 |
| I Miss You | Harold Melvin & Blue Notes | 1972 |
| To Be True | Harold Melvin & Blue Notes | 1975 |
| Wake Up Everybody | Harold Melvin & Blue Notes | 1975 |
| Get Down With The Philly Jump | Instant Funk | 1976 |
| Save The Children | Intruders | 1973 |
| Super Hits | Intruders | 1973 |
| The Jacksons | Jacksons | 1976 |
| Goin’ Places | Jacksons | 1977 |
| Jean Carn | Jean Carn | 1977 |
| Happy To Be With You | Jean Carn | 1978 |
| When I Find You Love | Jean Carn | 1979 |
| Bicentennial Poet | Jean-Claude T. | 1976 |
| The Jones Girls | Jones Girls | 1979 |
| At Peace with Woman | Jones Girls | 1980 |
| Get as Much Love as You Can | Jones Girls | 1981 |
| Keep It Comin’ | Jones Girls | 1984 |
| Here to Create Music | Leon Huff | 1980 |
| All Things in Time | Lou Rawls | 1976 |
| Classics | Lou Rawls | 1984 |
| Let Me Be Good to You | Lou Rawls | 1979 |
| Live | Lou Rawls | 1978 |
| Shades of Blue | Lou Rawls | 1980 |
| Sit Down and Talk to Me | Lou Rawls | 1979 |
| Unmistakably Lou | Lou Rawls | 1977 |
| When You Hear Lou, You’ve Heard It All | Lou Rawls | 1977 |
| McFadden & Whitehead | McFadden & Whitehead | 1979 |
| Michael Pedicin Jr. | Michael Pedicin Jr. | 1979 |
| MFSB | MFSB | 1973 |
| End Of Phase I | MFSB | 1977 |
| Love is the Message | MFSB | 1973 |
| MFSB: The Gamble & Huff Orchestra | MFSB | 1978 |
| Philadelphia Freedom | MFSB | 1975 |
| Summertime | MFSB | 1976 |
| Universal Love | MFSB | 1975 |
| The Harris Machine | Norman Harris | 1980 |
| Back Stabbers | O’Jays | 1972 |
| Family Reunion | O’Jays | 1975 |
| Greatest Hits | O’Jays | 1984 |
| Identify Yourself | O’Jays | 1979 |
| Let Me Touch You | O’Jays | 1987 |
| Love And More | O’Jays | 1984 |
| Message in the Music | O’Jays | 1976 |
| My Favorite Person | O’Jays | 1982 |
| Ship Ahoy | O’Jays | 1973 |
| So Full of Love | O’Jays | 1978 |
| Survival | O’Jays | 1975 |
| The O’Jays In Philadelphia | O’Jays | 1973 |
| The O’Jays Live In London | O’Jays | 1974 |
| The O’Jays: Collectors’ Items | O’Jays | 1977 |
| Travelin’ at the Speed of Thought | O’Jays | 1977 |
| When Will I See You Again | O’Jays | 1983 |
| Love Fever | The O’Jays | 1985 |
| Boogie Down U.S.A. | People’s Choice | 1975 |
| Turn Me Loose | People’s Choice | 1978 |
| I’m in Love Again | Patti Labelle | 1983 |
| Patti | Patti Labelle | 1985 |
| The Spirit’s in It | Patti Labelle | 1981 |
| Prime of My Life | Phyllis Hyman | 1991 |
| I Refuse to Be Lonely | Phyllis Hyman | 1995 |
| Living All Alone | Phyllis Hyman | 1986 |
| Forever with You | Phyllis Hyman | 1998 |
| Rush Hour | Bobby Rush | 1978 |
| That’s How I’ll Be Loving You | Bunny Sigler | 1974 |
| Keep Smilin’ | Bunny Sigler | 1975 |
| My Music | Bunny Sigler | 1976 |
| Always In The Mood | Shirley Jones | 1986 |
| Spiritual Concept | Spiritual Concept | 1973 |
| Teddy Pendergrass | Teddy Pendergrass | 1977 |
| Heaven Only Knows | Teddy Pendergrass | 1983 |
| It’s Time for Love | Teddy Pendergrass | 1981 |
| Life Is a Song Worth Singing | Teddy Pendergrass | 1978 |
| Live! Coast to Coast | Teddy Pendergrass | 1979 |
| TP | Teddy Pendergrass | 1980 |
| Teddy | Teddy Pendergrass | 1979 |
| This One’s For You | Teddy Pendergrass | 1982 |
| Greatest Hits | Teddy Pendergrass | 1984 |
| Potpourri | Thad Jones & Mel Lewis | 1975 |
| The Three Degrees | Three Degrees | 1973 |
| International | Three Degrees | 1975 |
| The Three Degrees Live | Three Degrees | 1975 |
| Disco Champs | Trammps | 1977 |
| Universe | Universe | 1991 |
| I Salute You | The Dells | 1992 |
| 1982 | The Stylistics | 1982 |
| The Whitehead Brothers | Kenny & Johnny | 1986 |
| Nothing Says I Love You Like I Love You | Jerry Butler | 1978 |
| The Best Love | Jerry Butler | 1980 |
| Reality | Monk Montgomery | 1974 |
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